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Les albums de la semaine

Cette semaine on débute avec le quatrième album de The Saxophones, qui derrière cette façade faussement légère s’avère plus politique que jamais.
Alexi Erenkov et Alison Alderdice -accompagnés du fidèle Richard Laws et de Frank Maston- pointent du doigt pêle-mêle une Californie en feu, une société anesthésiée, et ce sentiment d’impuissance collective que l’on tente d’oublier en trinquant entre amis.
Sur « No Time for Poetry » la brise lounge de « To Be a Cloud » se teinte d’un spleen plus aigu, et confirme que The Saxophones ne sont pas là pour faire la morale, mais pour trouver de la beauté dans le chaos.

The Saxophones – No Time for Poetry

On poursuit avec le grand retour du Whitney que l’on aime, celui qui a (re)trouvé sa pleine voix : simple, solaire, et irrésistiblement humaine.
Dix ans de colocation, d’amitié et de tournées entre Julien Ehrlich et Max Kakacek ont donné vie à « Small Talk » , un quatrième album autoproduit, conçu sans filet, entre potes et en totale liberté.
Whitney y explore l’intime -le passage du temps, l’amitié, la paix qu’on finit par trouver après l’orage- à travers une pop soul feutrée, un peu lo-fi, un peu magique.

Whitney – Small Talk

Place à Liam Kazar et à « Pilot Light » , un deuxième album à la fois dépouillé et intensément lumineux.
Originaire de Chicago et désormais installé à Brooklyn, Liam a une base jazz complétée par des années de tournées aux côtés de Jeff Tweedy, Sam Evian (qui produit l’album) ou Hannah Cohen.
Des guitares sobres, un groove feutré et une écriture à hauteur d’âme confèrent à « Pilot Light » une chaleur intime dans laquelle on perçoit le poids du temps, les traces de l’amour et de ses braises persistantes, mais aussi la sérénité retrouvée après la tempête.

Liam Kazar – Pilot Light

De ses errances sombres dans un cagibi de Tulse Hill à un printemps de renaissance dans les studios Konk de Londres, Saul Adamczewski marque avec « A Man For All Seasons » un retour à la fois miraculeux et salvateur.
L’âme tourmentée de Fat White Family retrouve une forme d’apaisement, où l’excès cède la place à la mélancolie et à une beauté fragile.
Adamczewski livre ainsi son album le plus sincère, hanté par la rupture, la dépendance, mais aussi par l’amour indéfectible de la vie.

Insecure Men – A Man For All Seasons

Avec « Pequena Vertigem de Amor » , Sessa signe un album nocturne et vital, un hymne à la beauté imparfaite de la vie.
Enregistré dans son studio Cosmo en pleine découverte de la paternité, il évoque le fait d’aimer, de changer, de vieillir et d’y trouver encore, malgré tout, la joie.
Musicalement la guitare se fait plus discrète, remplacée par des pianos nerveux, des synthés feutrés et une batterie au groove contagieux, entre funk, éclats de jazz et soul -forcément- brésilienne.

Sessa – Pequena Vertigem de Amor

On termine avec un autre album produit par Sam Evian, qui marque à la fois un retour aux racines folk-cinématiques de Midlake et une ouverture vers un horizon plus limpide, presque spirituel.
Au-delà des arrangements somptueux, « A Bridge Too Far » raconte surtout une fidélité : celle d’un groupe soudé depuis vingt ans, toujours en quête d’un équilibre fragile entre mélancolie et lumière.
C’est un album de confiance et de lente reconquête de soi, qui parle d’espoir, d’humilité, de cette obstination douce qui pousse à continuer malgré tout.

MIDLAKE – A Bridge To Far