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Lull: la folk tranquille

Voilà un musicien vraiment atypique.
Avec pour seule arme sa guitare et son harmonica, ce grenoblois a pris la route des USA pour vivre encore + intensément sa musique.
Arrivé à Brooklyn, il découvre une scène locale très riche qui lui permet de s’essayer au sein d’autres formations.
Au gré de ses rencontres, il s’est retrouvé en compagnie de musiciens éclectiques dans des lieux insolites où il enregistre un EP : « Song From A Tunnel ».
« Je suis parti aux états unis, je vais essayer d’y rester le plus longtemps, pour le moment il y a une période minimum de quelques mois et puis je verrai comment ça va se passer. Je l’ai fait parce que je voulais confronter mon style musical à la culture dont je me suis imprégné. Jouer sur place, rencontrer des gens qui font partie de la même famille musicale, c’est une peu un challenge ! L’anglais n’est pas ma langue d’origine, mais c’est celle de mes textes. »
En France il enchaine les déferlantes, Musilac, et le festival de Beauregard en tant que découverte musicale, mais d’heureux hasards jonchent la route de Lull
« En fait il se trouve que deux jours après le concert des déferlantes Christophe Mae passait et j’ai été repéré pour faire sa première partie. Une expérience extraordinaire ! Le public était très attentif, c’était inespéré.  »
Il est vrai que la culture folk en France n’est pas aussi développée qu’outre atlantique, le format chanteur seul avec sa guitare et son harmonica n’est pas commun.
« Oui, c’est vrai qu’en France il y a peu de chanteurs qui évoluent dans cette configuration, il y en a beaucoup plus aux USA. Il y a même des festivals folk, mais ici c’est assez peu courant. Mais oui il y a un public en France pour ça, il faut que je me crée mon public, mais ça se passe bien.    
L’EP que j’ai pu enregistrer est né de cette idée de prendre et de ramener quelque chose qui me définisse. J’ai rencontré quatre cinq musiciens qui sont vraiment terribles, dont plusieurs n’avaient absolument pas enregistré avant. Je trouve qu’il y a une qualité dans ce qu’ils produisent, j’étais presque chagriné. Voir qu’ils n’avaient jamais tenté d’enregistrer des disques. Je me suis dit qu’il fallait que je me serve des petits moyens que j’avais pour les inclure d’une façon ou d’une autre à mon projet. Et puis ça a marché. Là encore, coup de chance, heureux hasard ? Un gars qui avait adhéré au projet avait pour habitude de répéter sous un tunnel à Prospect Park. Il y passait ces nuits pour répéter les concerts, il m’a dit : tu verras l’acoustique est vraiment super ! Moi, je venais de m’acheter une machine analogique pour enregistrer, une vieille machine de 1971, et comme elle marche sur batterie, on a profité de tous ces éléments. Puis on a eu besoin d’un piano, on a eu accès à une église… Bon improbable, mais c’est arrivé et on a tout fait entre 18h et 4 h du matin, 6 titres…. Et on a tout remballé avant que la police ne débarque ! L’Amérique le pays où tout est possible !!!! (rires) » « 300 concerts par nuit à New York….. Ça donne de quoi faire ! Et puis la culture du folk, c’est chouette. Et puis on me compare un peu à Dylan, oui, bon …. Le physique peut être, le frenchie Dylan ? »
Une démarche bien courageuse, car le revers de la médaille est tel qu’au milieu de cette multitude de talents c’est compliqué de se faire connaitre et reconnaitre. A l’heure où les majors créent une pression sur les groupes, où la musique rimerait plutôt avec dollars, Lull s’accroche et il continue. Mais devant le public toujours plus grandissant, l’artiste ne se démonte pas, il a offert des sets tout à fait digne des plus grands. L’aventure américaine c’est bien mais le français défend bien nos couleurs. L’album « Song From A Tunnel » est remarquable et la qualité présente du début à la fin. A découvrir impérativement!
A son retour en France fin 2011, Rémi (guitare), Fanny (violoncelle), Thomas (batterie) et Franck (basse) le rejoignent, donnant une énergie toute nouvelle au groupe et entrainant Lull dans une nouvelle dynamique. Et ce jusqu’à faire la 1ère partie d’Elysian Fields en 2012.
Après quoi Florian Pessin aka Lull, se lance dans l’écriture son premier album « The Epilogue » qui sortira début 2014.
On a hâte, en attendant on écoute ses précédentes compos…. et on compte les jours.


Wasted Afternoons from LULL on Myspace.

MARIKA D