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Gaspard Royant : Retour vers son futur ! (Interview)


Dans le cadre du Printemps de Bourges
j’ai pu rencontrer cet ovni rockabilly qu’est Gaspard Royant ! Tout droit
sorti d’un épisode de Happy Days, cheveux gominés, lunettes de
soleil et costume suranné, Gaspard me rejoint en toute simplicité au bord du
petit canal devant l’amphithéâtre.
On s’assoit par terre et on papote. Je
suis en 1958 et je parle à un chanteur « dans le vent ». Dépaysement
assuré, voyage au cœur du 21ème siècle avec ce crooner qui est loin d’être
dépassé !
GBHM : Qui étais-tu avant d’être Gaspard
Royant ?
Gaspard Royant : Personne, j’ai toujours été Gaspard
Royant, c’est mon nom. Je suis né Gaspard Royant je mourrai Gaspard Royant!
GBHM : Et que faisais-tu de ta vie en tant que
Gaspard Royant ?
Gaspard Royant : Pas grand chose. J’ai toujours fait de
la musique, même si pendant longtemps je me suis dit que je n’avais pas assez
de talent pour en faire sérieusement. Ça m’est venu sur le tard. J’ai fait
plein de petits boulots pour manger quoi .. Mais le fil conducteur de ma vie
reste la musique.
GBHM : Comment t’est venu le déclic finalement
?
Gaspard Royant : À 25 ans je me suis dit : « il est
trop tard ! tu n’as rien fait de ta vie à part boire des bières, regarder des
concerts et rien. »  Alors je me
suis rendu compte que la seule chose qui ne m’avait jamais déçu, qui était
toujours là, c’était la musique. Donc j’ai décidé de le faire sérieusement.
Toutes ces chansons que j’écrivais sur des bouts de table, dont je ne savais
pas bien quoi faire, il fallait y aller, les montrer aux gens.

 

GBHM : Le printemps de Bourges, tu joues ici
pour la première fois, ça te fait quoi ?

Gaspard Royant : Oui, c’est la première fois ! C’est
aussi le premier festival qui me fait confiance, mon album est sorti en
janvier et quasi en même temps le Printemps de Bourges m’a proposé de jouer et
en plus dans une grande salle ! C’était un sacré pari parce qu’on ne savait pas
si l’album allait plaire et je me retrouve quelques mois après ici, alors je
les remercie de m’avoir fait confiance. Parce que je me retrouve avec un album
qui a plu, des médias qui en ont parlé et une belle salle ce soir pour montrer
de quoi je suis capable !
GBHM : Tu navigues dans une certaine
esthétique, est-ce que parfois tu n’as pas l’impression de t’être trompé de
décennie, de siècle ?
Gaspard Royant : Non je ne pense pas, c’est vrai que
j’adore les années 50/60 mais aujourd’hui on est à un moment où personne ne
fait plus rien de vraiment nouveau. Tout le monde pioche un peu partout des
choses, le but du jeu c’est de faire sa propre cuisine. Regarde les Daft Punk, ils
font un carton avec un album qui est tout droit venu des années 70, donc voilà
! Moi ce qui m’intéresse  ce sont les
années 60 parce qu’à cette époque il y avait des chanteurs et des chansons
formidables ! Mais il y avait un son.
GBHM : Justement ton album, LP, est enregistré
en analogique, c’était important pour toi, même à l’air du numérique ?
Gaspard Royant : Oui ! Parce que c’est un son inimitable
l’analogique, une manière de faire aussi qui est tout un processus qui
t’engage. Pas d’ordi, pas de copier/coller… Pas de « on corrigera
après ». C’est inscrit sur bande et ça ne pardonne pas l’erreur. Donc il
faut remettre tout ton travail à chaque fois jusqu’à ce que ce soit parfait.
C’est une méthode très exigeante et inimitable.

 

GBHM : Tu te vois où dans une décennie ?

Gaspard Royant : J’en sais rien ! Dans 10 ans… Moi, y a
plein de choses que j’aimerais faire. Là je viens de sortir mon album, mais
j’aimerais en sortir d’autres. J’ai envie de faire des concerts dans plein de
salles, même dans un stade !  Plein de
choses que j’ai envie de faire, maintenant que je les fasse en deux ans ou en
dix ans, je m’en fous ! Je veux les faire !
GBHM : Cet été on devrait écouter quoi d’après
toi ?
Gaspard Royant : Bah mon album !
Il y va d’un grand sourire, le garçon est
plus que sympathique ! 

Je suis allée le voir sur scène et je peux vous confirmer que c’est puissant!

Propos recueillis et retranscrits par Marika D.
Un grand merci à Olivier Berthet pour les clichés!