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Les albums de la semaine

albums Big Thief - Double Infinity
Sons of Sevilla - Street Light Moon
El Michels Affair - 24 Hr Sports
Shame - Cutthroat

Cette semaine on débute avec la renaissance artistique de Big Thief, après le départ de son bassiste fondateur Max Oleartchik en juillet 2024.
Refusant l’enfermement et l’autarcie, les trois membres restant ont durant trois semaines fait chaque jour le trajet entre Brooklyn et Manhattan, afin d’y retrouver une dizaine de musiciens et de s’adonner à de longues sessions d’improvisations.
Une expérience collective salvatrice et sans chichi qui a donné vie à ce magnifique « Double Infinity » , dont on découvrira la version live les 17 et 18 avril 2026 à l’Olympia.

Big Thief – Double Infinity

On poursuit avec Sons of Sevilla , le groupe des frères Henry et Reuben Smith né dans le pub familial de Featherstone (UK) en 2020 lors du confinement.
Comme son nom l’indique, c’est du côté de l’Espagne -non pas à Séville mais- à Gibraltar que le duo a composé « Street Light Moon » , bercé par les vagues qui caressaient le vieux chalutier sur lequel il avait élu domicile.
Direction ensuite Austin pour une session de cinq jours d’enregistrement en compagnie du producteur (et par ailleurs guitariste des Black Pumas) Adrian Quesada -qui joue sur deux titres- et profiter du studio pour y tester des instruments vintage tels une pedal steel ou des claviers 70’s.
Entourés du batteur-flûtiste Geoff Mann (fils du légendaire Herbie Mann) et du guitariste-bassiste afrobeat Marcos “Chico” Garcia, les Sons of Sevilla signent un disque luxuriant, entre grooves tropicaux, alt-pop moderne et réminiscences psychédéliques.

Sons of Sevilla – Street Light Moon

Connu pour sa soul cinématographique et instrumentale, Leon Michels reprend du service avec son projet El Michels Affair et l’album « 24 Hr Sports » , qui s’inspire visuellement « des magazines Sports Illustrated des années 80/90, du graphisme des albums « Special Herbs » de MF DOOM et des envolées gospel du pasteur T.L. Barrett ».
Sur le plan musical, exit les boîtes à rythmes lo-fi qui ont cédé la place à un orchestre analogique raffiné, aux claviers, cuivres, guitares et synthés.
Le casting d’invités quant à lui s’apparente à une Dream Team : Clairo, Norah Jones, Shintaro Sakamoto, Florence Adooni, Rogê, Dave Guy, et même le souvenir du regretté Rahsaan Roland Kirk via un sample de l’un de ses solos de saxophone.

El Michels Affair – 24 Hr Sports

On termine avec le quatrième album des Shame, annoncé comme leur « Ground Zero ».
Produit par John Congleton aux Salvation Studios à Brighton, « Cutthroat » se veut à la fois sans concession et jubilatoire. Charlie Steen -le chanteur- nous résume sa ligne directrice : « C’est à propos des lâches, des connards, des hypocrites. Et il y en a pas mal autour de nous en ce moment. »
Les textes traitent ainsi de la corruption, la guerre, la faim, le désir, la jalousie ou encore la lâcheté de manière brutale et sarcastique, mais toujours avec un trait d’humour noir qui reste la marque de fabrique des Shame.
Ces derniers s’autorisent également une ouverture nouvelle par l’intermédiaire de leur guitariste Sean Coyle-Smith, qui bricolait des boucles électroniques sur la route et de fil en aiguille a décidé de les intégrer directement dans le processus créatif.
Côté concert, les anglais seront le 28 septembre sur la scène de la Cigale.

Shame – Cutthroat