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Clarens : en face-à-face (Interview)

Outre la particularité de commencer et de se terminer par la même lettre, Rennes et Reims ont également en commun une scène locale bouillonnante.
Clarens habite dans la 1ère ville et se rend régulièrement dans la seconde pour bosser avec Yuksek, qui l’a signé sur son super label Partyfine.
On a rencontré le jeune homme à l’occasion des dernières Rencontres Trans Musicales et on lui a posé quelques questions..

GBHM : Salut Clarens, tu
peux te présenter en quelques mots ? 


Clarens : Je m’appelle Ousseynou Cissé, j’ai 22 ans, je vis à Rennes et mon projet
s’appelle Clarens (NDLR : prononcer à-la-française).


GBHM : Pourquoi ce
nom ?


Clarens : J’aurais dû trouver une anecdote ou un truc.. (rires) En
fait j’aime bien les noms à consonance afro-américaine comme Terence,
Clarence,  etc .. mais je ne voulais pas
qu’il se termine en « ce » parce que c’est trop classique et qu’il
fallait que ça se repère facilement, donc j’ai changé et j’ai mis un « s »,  purement phonétique
comme ça.


GBHM : Tu nous en dis plus sur ton projet ?

Clarens : C’est un projet à tendance RnB électronique dans lequel  je chante, j’écris et je compose tout.  En live j’ai 2 amis qui jouent avec moi et je
suis au chant uniquement. C’est le chanteur des Juveniles qui est mon
producteur/mentor/maître, il m’a appris pas mal de choses et  m’a permis d’enregistrer mes propres morceaux
en mettant son studio à ma disposition. En conclusion Clarens c’est moi mais
c’est aussi une grosse équipe derrière : comme je disais j’ai 2 personnes
en live, mais aussi un régisseur, un éditeur, le label et Yuksek.


GBHM : Comment tout ça s’est
mis en place ?


Clarens : Le projet a environ 1 an, il a débuté au milieu de la
tournée des Juveniles. A la base Jean-Sylvain Le Gouic (NDLR: le chanteur des
Juveniles donc) cherchait juste un remix et j’avais posté un morceau sur
internet qui lui plaisait bien. J’ai donc commencé à bosser dessus, puis j’ai
laissé tomber et je suis allé faire des tests avec eux en répétition car ils
cherchaient un autre membre pour leur tournée (celle du 1er album)


GBHM : Tu jouais
quoi comme instrument ?


Clarens : Je jouais de la basse, de la guitare, du synthé et plein
d’autres trucs mais là je suis resté à la basse et au synthé. Le fait de partir
en tournée m’a appris plein de trucs sur le milieu professionnel car avant ça
j’étais juste amateur, j’ai appris plein de trucs sur la production musicale ou
tout simplement à mieux jouer d’un instrument !


GBHM : Si nos informations
sont bonnes, tu t’es fait connaître en postant des remixes sur ta page soundcloud ?


Clarens : Voilà c’est ça, à l’époque j’avais un autre nom et en fait
c’est un peu mes potes qui me demandaient de faire des remixes pour eux. En
l’occurrence il s’agissait de groupes locaux comme The Popopopops par exemple.
Ensuite j’ai dû mettre cette activité de côté pour me concentrer sur la tournée
avec les Juveniles, apprendre les morceaux et me mettre à niveau.


GBHM : Tu cites Blood Orange
ou encore Kindness comme influences et ça se ressent lorsqu’on écoute ta musique.
En as-tu d’autres ?



Clarens : Il faut savoir qu’à la base je suis hyper rock, en ce moment
 j’écoute des trucs extrêmes type math
rock ou metalcore, sur mon Iphone il n’y a que ça ! Mais principalement il
y a toute la discothèque de mes parents, qui sont d’énormes mélomanes et qui
m’ont élevé dans la musique, que ce soit aussi bien du jazz, de la world ou
même de la musique de films Bollywood. Pour tout vous dire, c’est mon père qui
m’a fait découvrir Arcade Fire ou Radiohead ! J’allais à la médiathèque de
Saint-Malo avec lui et il me conseillait des trucs.


GBHM : Et le
metalcore ??


Clarens : Dans le metalcore actuel il y a beaucoup de RnB, de chants « clean » très typés Kesha ou Katy Perry et j’adore ça ! Mais
autrement c’est vrai que j’écoute Blood Orange, Kindness, ou encore du rap U.S.
comme Kendrick Lamar ou A$AP Rocky. Je suis également super fan de la vague
rock du début des 00’s, à savoir The Libertines, The Strokes et les Artic Monkeys. C’est d’ailleurs ces
derniers qui m’ont décidé à acheter une guitare, en faisant courir cette
légende où soi-disant ils avaient tous eu leurs instruments à Noël et avaient dans
la foulée monté un groupe… Je me suis dit pourquoi pas moi ! (rires)


GBHM : Pour en revenir ton
projet Clarens, comment s’est déroulée l’écriture des 1ers morceaux ? C’est
toi qui les as fait écouter à Jean-Sylvain ?


Clarens : En fait c’est lui qui m’a pris les écouteurs des mains
pour voir à quoi ressemblaient mes compos! Je n’osais pas trop lui montrer,
mais il a trouvé ça pas mal et du coup on est allé chez lui pour enregistrer
les 1ères démos en mode « propre ». Ensuite on a croisé Yuksek sur quelques
dates en continuant la tournée Juveniles,  J.-S. lui a fait écouter les bandes, ça lui a
plu et je me suis retrouvé en studio chez lui à Reims pour bosser sur les
titres « Pray » et « Trust ». A l’époque il était en
train de monter son propre label Partyfine et un an après « Trust » se retrouvait sur la compilation anniversaire « Partyfine Vol. 1« .


GBHM : La suite logique pour
toi c’est la sortie d’un EP ?


Clarens : Je crois plutôt que je vais sortir un autre single et
ensuite direct un album !


GBHM : Carrément ?

Clarens : Disons que j’observe beaucoup ce qui se passe et il y a
notamment le groupe Jungle qui commence à être hyper connu et qui a procédé de cette
manière. Je pense que ça s’applique bien à ce que je fais. Peut-être que si j’étais
dans un groupe de rock indé le fait de sortir 4 titres en même temps aurait de
la pertinence, dans mon cas sortir plusieurs morceaux en même temps si c’est
pas un album, ça veut dire foutre à la trappe au moins 2 morceaux sur 4.


GBHM : Donc tu as
suffisamment de matière pour sortir un album ?


Clarens : Je dirais que j’ai suffisamment de matière pour faire un
live, mais il va me falloir d’autres titres effectivement pour ensuite réaliser
un vrai tri pour l’album. C’est en cours..


GBHM : Sortie l’année
prochaine ?


Clarens : Espérons !

GBHM : Tu nous as dit que ton
père t’avait initié à la musique et c’est ton frère qui apparaît dans la vidéo
de « Trust ». On peut supposer que la famille compte pour toi, elle
en pense quoi de ton projet ?


Clarens : Ils ont mis du temps à se mettre dedans. C’est des parents
donc  ils auraient souhaité que je fasse
des études, chose que je n’ai jamais vraiment voulue. Je les ai invités il y a
2 semaines à venir me voir en concert et ils ont compris que c’était sérieux et
que je ne me lançais pas à l’aveugle. D’ailleurs ils viennent ce soir !


GBHM : A ce propos ça
représente quoi les Trans Musicales, toi qui es en quelque sorte un local de l’étape ?
 

Clarens : C’est mortel !
Je ne m’attendais pas du tout à m’y produire cette année et j’espère qu’il y a
des choses qui vont en découler. C’est la 1ère fois que je vais au
Parc Expo depuis que je suis à Rennes et c’est même la 1ère fois que
je me rends aux Trans, hormis une date à l’Ubu l’année dernière !


GBHM : Donc c’est ta 1ère
aux Trans et tu t’y rends en tant qu’artiste, plutôt pas mal comme entrée en la
matière !


Clarens : C’est assez cool je trouve !

GBHM : D’autres dates de concert
à venir ?


Clarens : Oui plusieurs dates avec Yelle, notamment une à Saint-Malo
chez moi ! Mais l’objectif principal c’est l’album, j’ai des démos sur mon
ordinateur et j’espère retourner bientôt à Reims pour bosser tout ça.



GBHM : Rendez-vous en 2015 !


PROPOS RECUEILLIS PAR MAUD ET THOMAS
CREDIT PHOTO : BORIS CAMACA