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Pethrol : l’interview + « Robotic Narcissus » (Vidéo)

C’est qu’ils commencent à faire parler
d’eux Pethrol
On les a vus sur une tournée française conséquente, sur les Inouïs à Bourges et la semaine dernière aux Nuits Sonores à Lyon.
Pour autant le duo ne compte pas s’arrêter là : aujourd’hui même sort la vidéo du titre « Robotic Narcissus » et dans quelques jours ils fileront au Fusion Festival en Allemagne. 
Tout un programme pour Héloïse Derly et Cédric Sanjuan, les membres du groupe qui voient leurs efforts couronnés de succès.
On a rencontré les lyonnais, accompagnés de leur parolier/ manager Guillaume Héritier, pour leur poser
quelques questions : l’or noir de l’electro-pop répond à GBHMusic..

 GBHM : A la scène, vous êtes Pethrol, mais qui êtes-vous à la vie ?

Cédric Sanjuan : Nous sommes Cédric et Héloïse. Nous nous sommes connus lors d’un bœuf à Villeurbanne à côté de Lyon, il y a un an et demi. On a parlé et puis on a voulu travailler ensemble. Je ne savais pas vraiment ce que nous allions faire mais je voulais de cette collaboration. On a cherché.
Héloïse Derly : C’était très hybride, moi
j’étais encore avec ma guitare acoustique, j’avais aussi des pédales loops, un ukulélé. Et puis petit à petit Cédric m’a dit « essaye l’Electribe, prends des machines ». J’ai ensuite découvert
Ableton : ça a tout changé en terme de sonorité. On mis des trucs sur soundcloud et puis ça a commencé à bien marcher. Comme ça !

GBHM : Pourtant c’est bien organisé ce
projet, c’est tout sauf l’anarchie Pethrol !

Héloïse Derly : Oui, en effet. Maintenant. Mais au début
on se connaissait tous, on voulait faire des choses et ça s’est précisé, ça
c’est fait de façon fluide. Guillaume (Héritier, manager/parolier) était avec
moi sur la composition de mes chansons, il est devenu naturellement celui de
Pethrol par la suite. Puis il faisait du
management du coup il a été aussi directement promu manager du groupe.
Maintenant on se structure. Il fallait.
Guillaume Héritier : On a laissé circuler
pendant quelques semaines des démos sur internet, ça prenait bien, des pros se
sont positionnés. A ce moment là on a pris
conscience de l’importance de se mettre à 100% sur ce projet. Et du coup à côté
de ces deux artistes il y a douze personnes qui travaillent dont deux à temps
plein. Donc en effet c’est tout sauf l’anarchie. C’est le résultat du travail.

GBHM : Vous avez joué à Bourges, c’est une
grosse scène pour un groupe si jeune, comment l’avez vous ressenti ?

Héloïse Derly : Bourges, les Inouïs c’est une belle
reconnaissance. Mais on a tellement travaillé, c’est une très belle récompense
!
Guillaume Héritier : C’est mérité. On le voit comme une
naissance, c’est un début : tout reste à faire. Bourges c’est une chance énorme.
On s’est fixé des objectifs, depuis on travaille à fond pour les atteindre.

GBHM : Vous proposez une musique hybride,
presque inclassable, à vous entendre et vous voir il y a un peu de « punk » là dedans en plus de l’électro ?

Cédric Sanjuan : Bah oui ! Et c’est bien de le noter.
Il y a différents styles, c’est un vrai mélange. Entre nous on le qualifie de
cosmo-pop. (rires)
Héloïse Derly : On a lancé un mot pour ne pas dire
comme tout le monde. Cosmo-pop pour cosmopolite et pop, ne pas dire « éclectique »…

GBHM : C’est drôle tu fais penser, Héloïse,
à Siouxie : dans la voix, dans l’énergie…

Héloïse Derly : Je ne connais pas bien cette
chanteuse mais tu n’es pas la première personne qui m’en parle.
Guillaume Héritier : Ma mère le dit tout le temps !
(rires)

GBHM : Sur scène c’est un peu l’explosion,
quelle surprise ! Vous aimez être en mouvement comme ça ?

Cédric Sanjuan : Et bien nous ne sommes que deux sur
scène alors il faut occuper l’espace, se démultiplier, sans concession.
Héloïse Derly : Moi je suis obligée de me retenir
pour mieux donner, parce qu’au début sur scène je bougeais tellement trop !
J’en ressortais en sueur, après deux chansons. J’ai appris à gérer.

GBHM : En même temps tu as eu le temps
d’apprendre à canaliser, vous avez déjà pas mal tourné, vous évoluez avec deux
EP, encore beaucoup à venir ?

Guillaume Héritier : Ça commence à faire ! On en est à 35
dates pour un groupe qui a un an d’existence
c’est inespéré. Et il en reste à venir, une dizaine encore pour la rentrée. On a une chance aussi, c’est d’avoir Grégoire
Potin dans notre équipe, c’est notre bookeur attitré et il abat un travail de
dingue. Il fait cette tournée autant que nous.

GBHM : Alors on récapitule : une tournée
de fou, deux EP … Et l’album ? Il vient où là
dedans ?

Héloïse Derly : On a plutôt deux autres EP à venir,
un en septembre et un autre fin d’année.

GBHM : Mais pourquoi uniquement des EP ?

Héloïse Derly : Parce qu’en fait c’est notre manière
de faire pour le moment, on est sur des instants, on produit mais pas encore de
gros trucs… Les EP sont mis bout à bout et forment presque un
album. Et puis ça crée de l’actu.

GBHM : Une volonté ou une stratégie
Monsieur le Manager ?

Guillaume Héritier : C’est clairement une stratégie. Mais
c’est aussi une volonté artistique. Cette idée d’avoir peu de morceaux, quatre
ou cinq.. tu sais qu’il n’y a pas LE morceau en trop, tous sont dans la même
lignée artistique. Alors que sur un album il y a toujours des titres qui dénotent.
Dans l’absolu on va finir par faire un album, mais c’est certain qu’on ne le découpe
pas en plusieurs parties. (rires)

GBHM : Alors dans dix ans vous sortirez
votre 544ème EP ?

Héloïse Derly : Non, on fera des films !
Guillaume Héritier : c’est vrai qu’on aime beaucoup les
visuels sur lesquels on a travaillé et il va y en avoir d’autres. On est
retourné dans nos premiers studios, on a filmé dedans. On veut continuer a placer ce côté film et musique. L’esthétique
compte beaucoup pour nous.

GBHM : Vous écoutez quoi dans le tour bus
?

Héloïse Derly : On chante plutôt ! Tous ensemble en
chorale …
Guillaume Héritier : Sinon on réécrit la bohème en dédicace
pour nos techniciens
Cédric Sanjuan : il y a tellement de choses à écouter
!
Héloïse Derly : Le Vasco.
Guillaume Héritier : Thylacine ! Il est énorme… On se
suit mutuellement. Depuis les Inouïs…



Vous l’aurez compris, Pethrol c’est l’énergie
de demain en mode cool et non polluant ! À suivre donc… 

Un grand merci à Christophe Crénel pour la photo !