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3 shots of judah warsky

L’un des hommes de l’année se nomme Judah Warsky, c’est indéniable et non négociable.
Si vous n’avez pas encore eu l’occasion d’écouter son dernier album « Avant/Après« , on va faire comme si l’on n’avait rien vu/entendu et vous laisser une dernière chance de vous rattraper. 
Il est d’ailleurs question de cet album dans le passionnant « 3 shots of Judah Warsky », et plus particulièrement de la genèse et de la composition de l’un de ses titres : « Like in a Musical ».

Un rappel sur le principe de cette rubrique : demander à un artiste/groupe de prendre 3 photos de son choix avec son téléphone et d’y joindre pour chacune d’entre elles un petit texte d’accompagnement.
Il s’agit d’une figure totalement libre, une carte blanche au cours de laquelle on pourra découvrir un/des moment(s) de sa journée/vie, une oeuvre d’art, un bouquin, un disque ou tout autre chose qui lui tient à cœur et qui a potentiellement eu un impact sur sa carrière.

On vous laisse découvrir les coulisses improbables qui mènent à l’écriture d’une chanson en compagnie de notre précieux guide, et l’on vous donne RV le 28 février pour sa release party à Point Éphémère !

Le contexte 

« Il y a trois-quatre mois, j’ai perdu mon téléphone.
Et aujourd’hui, sur le desktop de mon ordi j’ai repéré un dossier oublié qui s’appelle « photos du portos ». J’avais backupé les photos de ce phonetel avant de le perdre. En regardant ces photos, je voyage en 2016-17 – les moments où je concevais ce qui allait devenir mon album Avant/Après.
Ces souvenirs que je croyais circonscrits à ma mémoire et à ses distorsions renaissent soudain dans l’objectivité crue de la photographie.
Les photos ne sont pas de très bonne qualité: c’était un Samsung.« 
« Cet été-là j’étais le bassiste d’Adam Green. Venu seul pour sa tournée européenne, il avait embauché les Coming Soon en backing band, et parfois je remplaçais des membres absents. Sur la route de Grimaud, on avait un jour off et on s’est arrêtés dans leur ville, Annecy. On a fait du bateau sur le lac – de gauche à droite: Vicky des Pirouettes, Howard de Coming Soon, Mac, un pote d’Adam, et Ryder the Eagle, qui étaient aussi de la partie. Ce soir-là, j’ai dormi chez Howard. Il faut savoir qu’il est cinéphile de haut niveau et possède une collection de DVD hallucinante. J’y ai trouvé une comédie musicale de Stanley Donen que je cherchais en vain depuis très longtemps, The Pajama Game. Après que tout le monde s’était déjà couché, j’ai profité de son vidéo-projecteur, et je me le suis maté, seul, dans un état de jubilation indescriptible que seul les musicals sont capables de produire. C’est le lendemain, à Grimaud, que j’ai gratté le texte de Like in a Musical.« 
« Cette même année, Arnaud Fleurent-Didier m’a invité à faire sa première partie. Ce soir-là j’ai joué pour la première fois Like in a musical en concert – je n’avais pas encore commencé à l’enregistrer, il manquait un couplet, elle était toute branlante, mais quand j’ai une nouvelle chanson qui me plait, j’ai envie de la faire tout de suite. Ce soir-là, Arnaud aussi a chanté des nouvelles chansons, dont une, Peanuts, que je n’ai jamais réentendue depuis ce soir-là mais que j’ai toujours dans la tête. Le mec sait écrire un refrain. Vivement son prochain album.« 
« Studio Shelter, quelques mois plus tard. Nicolas Borne (un des deux producteurs de l’album) voulait demander à sa pineco la chanteuse Barbara Danger de venir faire les choeurs sur Like in a Musical, mais c’était compliqué d’abord parce qu’elle était enceinte, et ensuite parce qu’elle venait d’accoucher (logique). Quand elle a finalement pu venir, elle a enregistré littéralement toutes ses parties comme ça, son bébé sur les genoux. Barbara est elle aussi fan de comédies musicales, après la session on est restés à discuter de nos favoris et à chanter des showtunes. Après l’ajout de ses choeurs, l’enregistrement de la chanson était finie.« 
La morale de tout ça Judah ?
« Et voilà trois étapes de la création de Like in a Musical, que j’avais toutes les trois oubliées avant de rouvrir ce dossier.
Ma conclusion: il faut prendre moins de photos. C’est un excuse pour ne pas se souvenir des choses par soi-même.« 
THOMAS