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Jimmy Whispers : les messes basses (Interview VO/VF + Premiere)

(c) Alex Viscius

Tu ne t’en souviens peut-être pas lecteur, mais le 17 décembre 2014 fut une date importante. Si tu n’en as retenu que la sortie en salle de ce crime à la fois contre le cinéma ET la musique qu’est La Famille Bélier, inutile de poursuivre ta lecture. Si tu penses au rapprochement Etats-Unis/Cuba, tout n’est pas complètement perdu pour toi.

Mais la vraie bonne nouvelle de cette journée fut en réalité la naissance officielle du label Field Mates Records fondé par Dali, vraie passionnée de musique, prescriptrice de bon son et militante de la découverte life changing.

Son premier fait d’arme ? La sortie le 24 mars dernier de « Summer in Pain« , enchanteur debut album du Chicagoan Jimmy Whispers.

A l’écoute de ce disque, bricolé avec un iPhone et un vieil orgue, on se dit que le lo-fi n’a jamais aussi bien porté son nom et que le bonheur peut se résumer à un chant qui, s’il n’est pas toujours assuré, te transperce de sincérité ainsi qu’à des mélodies simples mais d’une évidente beauté.
On est d’ailleurs super fiers de présenter en exclu sa toute nouvelle vidéo pour le titre « Keeping Me High », extrait du même « Summer in Pain » !

Si à présent l’Américain n’est plus un complet inconnu, il reste pourtant bel et bien une énigme. Alors à l’occasion de sa première venue en France en août dernier pour La Route du Rock et une date au Ground Control (oui oui, je sais, j’ai rarement été autant à la bourre sur la publication d’un article), Jimmy a répondu à nos questions, avec l’humour et la tendresse qui le caractérisent.
Ah et scoop du jour, il sera de retour pour 2 dates hexagonales le 19 Janvier 2016 à la Mécanique Ondulatoire (Paris) et le 20 Janvier au Biplan (Lille) !

GBHM : Your promo sheet starts with the following question « Who is this Jimmy Whispers ? » and ends up with this one « Who is this fucking guy ? » without giving a final answer. So who the fuck is actually Jimmy Whispers ?

JW : I am the diamond eyed daydreamer big baby Jesus.

GBHM : One thing we know about you is that you’re from Chicago, a city often associated with violence. What do you personally relate your hometown to ?

JW : Yes definitly. I wear my city on my sleeve. There is so much pain and violence that the city struggles with. But there is also a lighter side. It’s a beautiful place and it is home to me.

GBHM : You first album was released in France on March 24, 2015 by Field Mates Records. How did you meet Dali, who founded the label ? And why did you decide to sign with her ?

JW : She emailed me out of the blue asking a bunch of questions and wanted to hear my album. She had seen a video of me singing into a corn dog on a children’s tv show. We talked for about a year with her trying to get me on festivals in France. Finally I decided it was time to release music and she proposed starting a label to put my record out. She is very smart and knows a lot about the music business. I had been talking with a bunch of popular labels, but it is always best to work with the most enthusiastic people who are most excited about your work. She’s great.

GBHM : From the title « Summer in pain » to the lyrics, there is quite a lot of sadness in this LP. But at the same time, your songs sound really joyful too. Is that your own way to transcend the pain ?

JW : Yes absolutely. But also the most interesting and compelling art is often contradictory. I feel that’s true as well.

GBHM : Regarding your sound, when and why did you decide to use an organ and record your songs on an iPhone ? Do you think this is the real meaning of lo-fi ?

JW : Yes ! Real lo-fi ! Too many people use computers and over produce their songs and then try to make them sound more lo-fi or weird with effects. It just doesn’t sound right. Recording on a phone means it’s live and there is no mixing or editing. It’s imperfect and that’s what makes it fun and interesting to me.

GBHM : You started on August 13, 2015 your very first European Tour (including a gig at « La Route du Rock » aka the best summer festival in France). What do you expect from your time on the Old Continent ? And how did it go (so far ?)

JW : So far it is fantastic ! I’m having the best time. I’m in Holland at the moment. Many new friends. Also people seem to be more appreciative than American crowds. I hope to tour Europe as often as possible.

GBHM : Which other performers do you intend to see live at the festival ? And generally, what kind of music are you listening to at the moment ?

JW : I was very excited to see Björk. I’m bummed out she canceled. I’d like to see Father John Misty and Viet Cong, their shows seem interesting. I’ve played with Dan Deacon a few times and excited to see him again. My friend Al that used to live in Chicago is on tour with him right now and it will be fun to catch up. What I’m listening to right now is myself. All I’ve been doing is picking apart the songs for the next records. Also I’ve been listening to my friends Whitney a lot. They are my favorite band in Chicago and my best friends. They played as my backing band a few times recently and we planning on recording a record together.

GBHM : You’re well known for your incredible live shows, so what can we expect from your forthcoming gigs ? Did you bring your famous red dress with you ?

JW : I left it at home ! Maybe I’ll buy a nice new dress in Amsterdam today ?

Pour nos lecteurs non anglophones, voici la version en VF

GBHM : Ton dossier de presse débute par la question suivante: « Qui est ce Jimmy Whispers ? » et se termine par celle-ci: « Mais qui est ce putain de mec ? » sans donner de réponse définitive. Alors bordel, qui est réellement Jimmy Whispers ?

JW : Je suis le grand bébé Jésus aux yeux de diamant qui rêvasse.

GBHM : Une des choses que nous savons à propos de toi, c’est que tu viens de Chicago, une ville souvent associée à la violence. Qu’est-ce que tu associes toi personnellement à ta vielle d’origine ?

JW : Oui, tout à fait. Je porte ma ville sur ma pochette. Il y a tellement de souffrance et de violence avec lesquelles la ville se débat. Mais il y a aussi un côté plus lumineux. C’est un endroit magnifique et c’est mon foyer.

GBHM : Ton premier album est sorti en France le 24 mars 2015 sur Field Mates Records. Comment as-tu rencontré Dali qui a fondé le label ? Et pourquoi as-tu décidé de signer avec elle ?

JW : Elle m’a envoyé un email sorti de nulle part, me posant tout un tas de questions et voulait écouter mon album. Elle avait vu une vidéo de moi chantant dans un corn dog [pour les non-initiés, il s’agit d’une saucisse panée et frite plantée sur un bâtonnet et vendu sur les foires aux US, NDLR] lors d’une émission télé pour enfants. On s’est parlé pendant environ un an alors qu’’elle essayait de me faire jouer sur des festivals en France. J’ai finalement décidé qu’il était temps que je publie ma musique et elle a proposé de lancer un label pour sortir mon disque. Elle est très intelligente et en connaît un rayon sur le milieu de la musique. J’ai parlé avec tout un tas de labels populaires mais c’est toujours mieux de travailler avec les gens les plus enthousiastes, qui sont les plus excites par ton travail. Elle est géniale.

GBHM : Depuis son titre « Summer in pain » jusqu’aux paroles, il y a pas mal de tristesse dans ce LP. Mais en même temps, tes morceaux ont également un côté vraiment joyeux. Est-ce ton propre moyen de transcender la souffrance ?

JW : Oui, absolument. Mais il s’agit aussi du fait que l’art le plus intéressant et le plus fascinant est souvent contradictoire. J’ai l’impression que c’est également vrai.

GBHM : Par rapport à ton son, quand et comment as-tu décidé d’utiliser un orgue et d’enregistrer tes chansons sur un iPhone ? Tu penses que c’est ça le vrai sens du lo-fi ?

JW : Oui ! Le vrai lo-fi ! Trop de gens utilisent des ordinateurs et surproduisent leurs chansons pour ensuite essayer de les rendre plus lo-fi ou plus bizarre avec des effets. Mais du coup ça ne sonne pas bien. Enregistrer sur un téléphone signifie que c’est live et qu’il n’y pas ni mixage ni montage. C’est imparfait et c’est ça qui à mes yeux rend le son amusant et intéressant.

GBHM : Tu as débuté le 13 août 2015 ta première tournée européenne (avec un passage à « La Route du Rock » aka le meilleur festival d’été en France). Qu’attends-tu de ton séjour sur le Vieux Continent ? Et comment ça s’est passé (jusqu’ici) ?

JW : Jusqu’ici c’est fantastique! Je m’amuse beaucoup. Je suis en Hollande en ce moment. Beaucoup de nouveaux amis. Et les gens ont aussi l’air de plus apprécier ma musique que le public américain. J’espère tourner en Europe le plus souvent possible.

GBHM : Quels autres artistes comptes-tu aller voir au festival ? Et de manière générale, tu écoutes quoi en ce moment ?

JW : J’étais très excité à l’idée de voir Björk. Je suis dégoûté qu’elle ait annulé. J’aimerais voir Father John Misty et Viet Cong, leurs shows ont l’ai intéressants. J’ai joué quelques fois avec Dan Deacon et j’ai hâte de le revoir. Mon ami Al qui vivait à Chicago est en tournée avec lui en ce moment et ç a va être marrant de se revoir. Ce que j’écoute en ce moment, c’est moi-même. Tout ce que j’ai fait ces derniers temps c’est de choisir les titres pour les prochains albums. J’ai aussi beaucoup écouté mes amis de Whitney. C’est mon groupe favori à Chicago et mes meilleurs potes. Ils ont joué pour moi plusieurs fois en tant que backing band récemment et on a prévu d’enregistrer un disque ensemble.

GBHM : Tu es connu pour tes shows live incroyables. Que peux-ton attendre des concerts à venir ? As-tu apporté ta célèbre robe rouge avec toi ?

JW : Je l’ai laissée à la maison: Mais peut-être que j’achèterai une nouvelle robe sympa à Amsterdam aujourd’hui ?

TEXTE ECRIT + PROPOS RECUEILLIS ET TRADUITS PAR MAUD