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LENPARROT : De l’ombre à la lumière (Interview)

Voix sensuelle et froide, LENPARROT, alias Romain Lallement, claviériste et chanteur de Rhum for Pauline, part en solitaire à la capture d’un groove gravitant autour d’une électro dark mélodique  à forte teneur radioactive.

Dans un carcan minimaliste, LENPARROT donne forme à « Aquoibonism » (son premier EP, dispo le 5 Mai) en dévoilant deux titres: le cri de désespoir et de résignation amoureuse « Les Yeux en Cavale » et l’énigmatique « A Fake Prophet ».

En attendant impatiemment de découvrir ce que les 3 prochains morceaux de son EP nous réservent, GBH Music a questionné LENPARROT sur cette expérience auditive indispensable.



GBHM : Salut Romain ! J’ai l’impression de t’avoir déjà vu quelque part… Tu peux nous raconter ton parcours musical jusqu’à maintenant ?

Romain : Bonjour ! Oui, je faisais déjà partie de différentes formations au préalable : c’est avec Rhum for Pauline que j’ai débuté en tant que claviériste et chanteur. J’accompagne également Pegase sur scène, aux chœurs et claviers. Cela fait maintenant un an et demi que j’ai développé ce projet solo, LENPARROT.


GBHM : En comparaison à tes précédents projets, la musique de LENPARROT semble plus épurée mais aussi plus énigmatique et personnelle. Comment ce projet a-t-il mûri ? Une volonté  d’émancipation quelconque ?

Romain : LENPARROT a vu le jour après une période assez compliquée; je peinais à écrire suite au départ de Pol Tessier (guitariste fondateur de Rhum for Pauline) du groupe. Mon retour à l’écriture s’est faite par de nouveaux outils : l’ordinateur. J’ai alors voulu creuser une esthétique plus froide, plus dépouillée. Après quelques titres épousant tous cette direction, j’ai décidé d’en faire un projet solo.

GBHM : Il se dégage des 2 extraits « Les Yeux en Cavale » et « A Fake Prophet »  de ton futur EP « Aquoibonism » et des visuels associés une atmosphère un peu dark, que l’on n’imaginait pas forcément  combinable avec la pop. Comment t’es venu ce mariage sombre/sensuel ?

Romain : La pop est un nom à tiroirs aujourd’hui, il me semble. On parlait de cold wave pour Joy Division à l’époque, car leur son apportait quelque chose de neuf et brassait aussi bien le post punk que la new wave. Mais c’est tout bonnement de la pop !
C’est après avoir écrit « Les Yeux en Cavale » que cet univers en demi-teinte s’est affiné. Ma rencontre avec À Deux Doigts a été également décisive là-dessus : le prolongement visuel qu’ils avaient offert à ce titre était tellement cohérent qu’il me permit de situer très précisément l’architecture des titres à venir.






GBHM : Quelques indices sur ce à quoi nous attendre pour les 3 titres suivants qui composent « Aquoibonism » ?

Romain : Quelque chose de plus doux que les deux premiers singles, dans l’ensemble. « A Fake Prophet » préfigure un peu cela, mais son aspect volontairement inachevé ne laisse pas suffisamment de temps pour le concevoir. Deux des trois titres restant sont de vieilles compositions (« Inner Place » et « Mondegreens »), des chansons maintes et maintes fois remaniées. Je suis cependant heureux qu’elles voient le jour; si elles ont passé l’épreuve du temps c’est qu’elles en valaient peut-être la peine (rires) ! Mais je n’en dis pas plus, afin qu’il y ait encore un peu de surprise à sa sortie.

GBHM : LENPARROT doit son nom au premier album de Baxter Dury ; ce dernier est-il réelle une influence pour toi et d’une manière générale quels sont les groupes/artistes que tu affectionnes ?

Romain : Baxter Dury lui-même n’est pas une influence majeure, même s’il incarne une certaine idée de la classe, il faut l’avouer. Mais les trois albums qui ont suivi « Len Parrot’s Memorial Lift » me parlent moins, malgré un don pour les vignettes pop sur-efficaces. Son premier opus est vraiment à part dans sa discographie, il est empreint de cette torpeur indescriptible, très Velvet. Je l’écoutais en boucle lorsque j’ai commencé à composer les premiers titres de ce projet solo. Au moment de choisir un nom, je trouvais ce clin d’œil pertinent.
En ce moment j’explore la vaste discographie de Stereolab : ça me fascine. C’est extrêmement efficace, un sens du songwriting assez imparable avec en même temps un goût prononcé pour les expérimentations, l’impro.

GBHM : Des projets de live pour 2015 ?

Romain : Oui ! Nous remontons sur scène fin-avril pour la sortie d' »Aquoibonism ». Pour le moment, il s’agit principalement de Paris et Nantes mais j’espère jouer le plus possible – et partout ! Notre premier live de l’année sera le 29 avril en ouverture d’Ibeyi au Fuzz’Yon (La Roche sur Yon). Pour l’heure, je fais de DJ sets, et puis nous terminons l’enregistrement de notre premier LP avec Rhum for Pauline.

GBHM : Que peut-on te souhaiter pour la suite ?

Romain : Que ça continue ! J’ai hâte de voir comment sera reçu ce premier EP chez Atelier Ciseaux. Ce serait chouette qu’il nous offre une belle exposition, de donner pas mal de concerts avec. Comme je suis un impatient chronique, je réfléchis déjà à l’agencement d’un deuxième EP… mais chaque chose en son temps !


CLEMENTINE