Accueil » Festival LEVITATION France 2014 : le bilan !

Festival LEVITATION France 2014 : le bilan !



JOUR 1

C’est sous une chaleur écrasante que ne
renierait pas Joe Dassin pour un 21 septembre que je débarque à Angers afin d’assister
à ma première édition du festival LEVITATION
(dont c’est en réalité la deuxième), cousin frenchie
du célèbre
AUSTIN PSYCH FEST.
Ayant trouvé au dernier moment un hébergement dans l’appart-hôtel
réservé par des potes de potes (merci à eux !) dingues de rock psyché
(euphémisme) et habitués des lieux, j’essaie de motiver les troupes pour passer
les portes dès l’ouverture. Mais quand tu te déplaces en troupeau, tu papotes
et tu picoles sans faire attention à l’heure, d’où une arrivée quelque peu
tardive sur le site du Chabada,
qui nous fera hélas rater la prestation des prometteurs angevins d’
EAGLES GIFT, unique formation du cru et le DJ set du rigolo Al Lover.
Je fais un rapide tour d’horizon : de la capeline en feutre, du
gilet sans manche et du chevelu dodelinant de la tête à qui mieux mieux, pas de
doute, Angers est devenue pour le weekend la capitale française du psyché.
18h43 – On débute les hostilités avec les néo-chamanes français d’Aqua Nebula Oscillator, lesquels,
vêtus de soutanes dorées complètement raccord avec leur maquillage-camouflage
pailleté (Paco Rabanne likes this), scandent des incantations hallucinatoires
en brandissant un scalp, avant de faire retentir une cloche de vache sur fond
de beats-battements de cœur. Ne manque qu’une gorgée d’ayahuasca pour
s’immerger entièrement dans leur cérémonial darko-perché.
Aqua Nebula Oscillator
19h14 – Autre lieu (scène extérieure – jour) autre ambiance (western en
cinémascope, référence affirmée au duo mythique Morricone-Leone),
SPINDRIFT nous fait voyager et oublier la pluie qui vient de s’inviter à la fête.
Exquise moiteur.       

19h56 – Les ravis de la crèche d’Orval Carlos Sibelius dissipent dans la bonne humeur la noirceur accumulée sur la scène indoor
par leurs prédécesseurs. Quand le chanteur se trompe d’une strophe sur un
morceau, il se marre comme une baleine, sa joie communicative n’ayant d’égale
que la dextérité du préposé au trombone, excellent de bout en bout.  


Orval Carlos Sibellius

20h24 – L’arrivée de Christian
(
Bland
& The Revelators

en réalité, mais seul le prénom du g
uitariste des Black Angels est hurlé à tue-tête par quelques
groupies en furie) a le don de remplir de headbangers
l’espace laissé vacant devant la scène, à l’instar de la bière dans mon œsophage. Du rock psyché old school qui fuzz
et qui reverb, pour la plus grande joie de la foule rassemblée.
21h06 – Les hard-rockers teutons de KADAVAR galvanisent ensuite un public complètement acquis
à leur cause. Moi-même je ne boude pas mon plaisir, jusqu’au moment où mon
tympan droit finit par me lâcher – ça m’apprendra à ne pas avoir investi dans
des bouchons d’oreille de compétition.

21h52 – Une galette saucisse plus tard, c’est au tour de Joel Gion, percussionniste des
cultissimes
Brian
Jonestown Massacre, d’entrer
dans l’arène, attendu de pied ferme par les nombreux fans de la formation
californienne. Entouré de ses collègues issus de BJM, un constat s’impose, si
le mec est indiscutablement un musicien hors pair, il n’a hélas rien d’un
chanteur…

Joel Gion

22h47 –
ZOMBIE ZOMBIE
en formation à trois – deux batteurs et
l’ineffable (dans le sens positif du terme, hein) multi-talents
Etienne
Jaumet au sax et aux machines – proposent un set électrisant et hypnotique, tranchant (et c’est une heureuse idée des
programmateurs) avec le line-up plutôt homogène déroulé jusqu’ici (oui, je
sais, c’est le jeu ma bonne Lucette, tout le concept du festival consacré à UN courant
musical).
Etienne
Jaumet de Zombie Zombie
23h25 – Les brooklyniens de Woods nous plongent dans une douceur que d’aucuns qualifieront
de torpeur (leur lighteux s’est lui-même apparemment endormi sur le premier
titre). Mais à défaut d’emporter les suffrages de la majorité du public, ils ont
comblé mon cœur de bonheur, en particulier dès que le bassiste sortait son harmonica.
Quant à Ben Frost(ration) et La Femme, au vu des commentaires entendus
le lendemain, j’ai comme l’impression que nous avons eu une riche idée de ne
pas attendre la fin de leur prestation pour partir finir nos stocks de bières à
l’hôtel…

JOUR 2       

La nuit fut courte, mais la fatigue vite estompée par le très chouette
concert de Joel Gion (grâce auquel a d’ailleurs totalement été éclipsée sa
prestation quelque peu décevante de la veille) donné en petit comité au Cercle
rouge, un bar minuscule du centre-ville.
Une sieste plus tard, nous arrivons au festival pour les deux derniers
titres d’
Amen Dunes, qui me font d’emblée regretter de ne pas avoir réglé
mon réveil plus tôt pour profiter de la totalité d’un concert qui s’annonçait 
envoûtant.

18h30 – Le garage teigneux des
J.C.Satàn est la première déflagration de la journée, malgré
un abandon par KO de l’ampli du clavier, lequel quittera la scène quelque peu
dépité avant les deux derniers titres.

18h58 – Direction la lumière pour le show des cow-boys stellaires de
The Asteroid #4. La petite bande de Quilt observe du coin de l’œil leur ami Matt, bassiste
de son état, qui par sa seule présence fait chuter la moyenne d’âge sur scène.
A quelques mètres de là, c’est un Joel Gion goguenard que nous retrouvons devant
les respectés doyens.         

19h42 – J’ai justement rendez-vous avec les Quilt susmentionnés pour une petite
interview devant les loges et repars en leur compagnie assister au dernier
quart d’heure du concert des excellents
Holy Wave, surfant avec fluidité sur les titres de leur
dernier album. Mention spéciale au VJing impeccable.

20h23 – A défaut pour mes oreilles de complètement adhérer au son des space-rockers
de
WHITEHILLS, mon regard est lui
scotché tour à tour par la combinaison de style Catwoman de la bassiste et par le
 pantalon (très) moulant et doré du
guitariste qui a pécho ses conseils maquillage auprès d’Alice Cooper. La
caution glitter de la soirée.    

20h54 – MoonDuo, qui donc sur scène est un
trio, démontrent en deux morceaux qu’il n’est pas forcément indispensable
d’abuser des psychotropes pour planer. Transe assurée.

  


                                                                                                Moon Duo

21h47 – Mes chouchous de la journée, les sympathiques et ô combien photogéniques
Quilt offrent un set lumineux et agréable, à leur image. Ces encyclopédies
vivantes de la musique psyché que constituent 
mes compagnons de festival ne les connaissaient pas avant, mais sont
ressortis conquis, album sous le bras. Ma B.A. musicale de la journée en somme.
Quilt
22h55 – La candeur des bostoniens est très vite effacée par l’énergie
brute de
The Soft Moon, pas si doux que leur nom le suggère. C’est
électro et c’est rock, c’est addictif et c’est captivant. Je ressors lessivée
mais avec le sentiment d’avoir vécu mon highlight du weekend.
23h19 – Quand les Allah-Las débarquent sur scène, t’as l’impression que la jauge va exploser. La
foule compacte danse devant les Californiens venus présenter leur nouvel album.
Quoique un peu mou du genou à mon goût à l’écoute sur platine, son rendu live
est de haut niveau, confortant la qualité du quintet.        

00h06 – La fatigue commence à me gagner pendant The GOASTT, mais le set classieux de Sean (Lennon donc) et de sa compagne de longue
date, la top
Charlotte
Kemp Mühl, me remet d’aplomb. C’est maitrisé, c’est beau, aussi plaisant à voir
qu’à écouter. Et les multiples interventions en français de l’héritier le
rendent particulièrement attachant. Chapeau bas. 
   

The GOASTT
1h36 – Les cultes britons de Loop, apparemment toujours en très grande forme,
clôturent magistralement le weekend, devant un public hypnotisé. On croise
Etienne Jaumet, resté spécialement à Angers pour assister à leur prestation, laquelle
tient toutes ses promesses.

EPILOGUE      


En ce dimanche post-festival, c’est attablée à la terrasse d’une crêperie que je
reprends quelques forces avec mes camarades avant d’affronter le trajet en TGV me
ramenant vers la grisaille parisienne. Mes oreilles bourdonnent encore de
plaisir et mes rétines sont imprimées en kaléidoscope. 
Ultime souvenir du festival, le sourire béat du batteur d’Aqua Nebulla,
croisé au détour d’une ruelle angevine. Aux dernières nouvelles, il léviterait encore…
 MAUD 

Crédits photos Jour 1: Nicolas Meurillon
Crédits photos Jour 2 : http://www.indiemusic.fr