Accueil » Beat Assailant: l’interview exclusive pour GBH Music !

Beat Assailant: l’interview exclusive pour GBH Music !


Quelques jours avant la sortie de son nouvel album « City Nevers Sleeps » (le 12 Mai pour la version digitale et le 26 en magasins), Adam aka Beat Assailant, nous livre ses impressions sur ses dernières compositions, sa carrière et sa vie parisienne.
Un entretien en toute décontraction, cool guys make cool interviews!

GBHM : Salut Adam. Ton nouvel album « City never sleeps » sort dans quelques semaines. Dans quel état d’esprit es-tu ?

Adam : J’ai hâte qu’il sorte ! Ca fait un petit moment que l’album est terminé et j’ai maintenant envie de le partager avec tout le monde et de le défendre sur scène.

GBHM : Combien de temps a pris l’enregistrement ?

Adam : Difficile à dire… je dirais un an environ. Il y a eu des pauses entre les premières maquettes et la version définitive. Mais on peut dire qu’entre les premières idées et la fin de l’enregistrement, ça doit faire une bonne année.

GBHM : L’enregistrement s’est fait à Paris ?

Adam : Oui. J’ai travaillé avec Nicolas Guéguen qui joue du clavier avec moi depuis le début et fait partie du groupe Union. Il a produit 9 titres sur les 10 de l’album. Le dernier, je l’ai fait avec mes potes de Montmartre (NLDR : qui avaient déjà produit « Rain or Shine » sur son précédent album).

GBHM : Comment cet album a été pensé et quels sont les thèmes que l’on peut y trouver ?

Adam : J’avais envie de raconter une histoire urbaine, qui se passe dans la ville.

GBHM : Laquelle… Paris ?

Adam : (sourire) On ne sait pas, ça peut être n’importe laquelle. Toutes les villes se ressemblent aujourd’hui… C’est la city life !

GBHM : La pochette me fait penser à un mix de Tokyo et New York…

Adam : Ouais, en fait, c’est un collage de photos qui ont été prises à Times Square.

GBHM : L’album comporte donc 10 titres et dure 34 minutes. C’est une volonté de ta part de t’inscrire dans un format compact ?

Adam : On essaie de ne mettre que la crème dans nos albums. Je me fous de faire 20 tracks ou un double-album pour vendre plus, ce n’est pas forcément mieux. On a fait plusieurs titres mais on a choisi ceux qu’on estimait être les meilleurs. J’avais vraiment envie de raconter une histoire. L’album est plus court que les précédents, mais en même temps, je l’écoute plus facilement en boucle. Et dès qu’il est fini, j’ai envie de le remettre !

GBHM : Et combien de morceaux avais-tu enregistrés en tout ?

Adam : Une vingtaine environ.

GBHM : Il y a donc des chances que l’on retrouve bientôt de nouveaux morceaux sur des faces B ?

Adam : Oui, c’est possible. Avec le temps, il y a probablement quelques titres inédits qui sortiront.

GBHM : C’est la maison de disques qui décidera ?

Adam : La maison de disques, c’est nous ! (rires)

GBHM : L’album est donc auto-produit ?

Adam : Absolument.

GBHM : Et ça n’a pas été trop dur de trouver les fonds ou les canaux de distribution ?

Adam : Au contraire, c’est encore plus facile ! Il n’y a pas de barrière entre nous et nos partenaires. Personne pour nous dire que ce n’est pas possible ou qu’on devrait faire autrement. On fait ce qu’on a envie de faire, c’est tout. C’est la première fois que j’avais 100% du contrôle sur les textes, la direction artistique, la pochette, la façon de travailler, la date de sortie ou la conception du clip. C’est d’ailleurs la première fois que le clip sort AVANT l’album… et c’est pourtant mon 5e album ! Bref, je suis vraiment content du résultat. Et comme on dit en anglais : « if you want to do something right, do it yourself !« 

GBHM : Et pour la distribution, pas d’inquiétude ?

Adam : Non, pas vraiment. Tu sais, aujourd’hui, on dispose de nombreux moyens pour vendre et défendre ses albums. Avec le digital par exemple. Je préfère l’approche directe pour être au contact de ceux qui apprécient ma musique et dealer avec eux.

GBHM : Revenons à ton album. Le 1er titre s’appelle « Run » et le 5e « Take It Slow », une façon de reprendre son souffle ?

Adam : Encore une fois, c’est une histoire urbaine et je parle de nos vies au sein des villes. On est toujours obligé d’être speed, de rentrer dans la compétition, quel que soit son métier. Il y a beaucoup de gens qui veulent la même chose, mais au final, il n’y a pas beaucoup de place, donc il faut y aller, il faut courir. Mais en même temps, on ne peut pas vivre comme ça tout le temps, d’où le titre « Take Is Slow » qui nous ramène à une vie normale, plus humaine.

GBHM : J’ai noté un nouveau featuring avec Ben l’Oncle Soul sur le titre « One Wish ». C’est une longue histoire entre vous !

Adam : Oui, c’est quelqu’un que j’aime bien, humainement et artistiquement. On s’entend bien, on aime bien travailler ensemble et les gens voient bien qu’on s’éclate sur scène ou en studio. Dès qu’on s’est connu, sur les premières mesures, il y avait comme une magie entre nous. On apprend toujours l’un de l’autre et on a envie d’aller toujours plus loin.

GBHM : On sait bien que la scène est ton playground. As-tu déjà testé en live certaines nouvelles compos ?

Adam : Non, pas encore. On va tout tester directement à la Maroquinerie (NDLR : le 21 Mai 2014). On commence cash à Paris. BAM ! On va bien s’amuser, j’ai hâte de retenter l’expérience sur cette scène avec mon nouvel album. A vrai dire, on n’a pas encore commencé les répétitions. On démarrera en Mai, on aura trois semaines pour mettre les choses en place, la technique… Malgré les automatismes, on s’attend toujours à avoir des surprises par rapport à la version studio : certains morceaux qu’on pensait mortels nous donnent finalement du taf, et d’autres auxquels on ne pense pas deviennent juste magiques sur scène. Il faut tout tester en live et bosser, quoi !

GBHM : As-tu des plans en termes de tournée ?

Adam : Oui, ça se met en place petit à petit. On devrait démarrer la vraie tournée à la rentrée, mais on fera quand même quelques dates cet été.

GBHM : Parlons un peu de toi. Tu écoutes quoi en ce moment ? Essentiellement du hip-hop ?

Adam : Récemment, je n’ai pas eu beaucoup de temps pour écouter de nouveaux disques avec la préparation de mon album.

GBHM : Et que penses-tu par exemple des derniers Daft Punk ou Pharell ?

Adam : Daft Punk fait du bon son, mais ce n’est pas une grande influence pour moi. J’adore Pharell mais on a été tellement inondé avec « Happy » que j’avais envie de respirer avant d’attaquer son album. Après, j’aimerais bien écouter le nouveau Rick Ross ou encore Metronomy, j’avais bien aimé leur dernier album. J’écoute aussi Quelle Chris ou Curious. Au final, j’ai pas beaucoup de nouveautés à te citer, je reviens toujours vers les classiques.

GBHM : Oldies but goodies ?

Adam : Yeah…

GBHM : Tu vis en France depuis plus de 10 ans. As-tu adopté certaines de nos coutumes locales ? Ou à l’inverse quelles sont celles auxquelles tu as toujours du mal à te faire ?

Adam : Déjà, je suis pas très vin, mais je peux apprécier un grand cru. Honnêtement, je suis très bien à Paris, j’adore cette ville mais y a quelques trucs dans la cuisine française que je ne pourrai jamais apprécier parce que je suis Vegan, végétarien. Ca pourra pas coller. Maintenant, ça dépend des restos, j’arrive toujours à en trouver des sympas par ici.

GBHM : Et les USA ne te manquent pas trop ?

Adam : Pas tant que ça, j’y retourne souvent donc ça va. Peut-être qu’un jour je rentrerai aux Etats-Unis, mais ça va être difficile à faire sans un vrai pied-à-terre.


GBHM : Avec un album intitulé « City Never Sleeps », on se dit que tu dois beaucoup sortir. C’est le cas ?

Adam : (sourire) A vrai dire, je ne sors plus beaucoup. Au début, quand je suis arrivé à Paris, c’était « City Never Sleeps » parce qu’on était tout le temps en train de faire la fête. Mais maintenant, c’est « City Never Sleeps » parce qu’on est tout le temps en train de bosser. Aujourd’hui, je dois faire des choix. Je préfère être créatif en studio, faire avancer mon projet et me nourrir des relations humaines qui sont importantes pour moi, au lieu de sortir et dépenser tout mon argent dans des bouteilles de Whisky. Dès qu’on décide de faire de la musique et de mener une carrière, on est un peu obligé de laisser de côté les tendances de notre jeunesse. Et puis y a des millions de rappeurs, de DJ, de beatmakers, de musiciens… Surtout aujourd’hui avec la technologie, tout le monde peut faire un album dans sa chambre, à la maison. On n’est pas obligé d’avoir beaucoup de thunes et d’aller en studio pour faire de la bonne musique. C’est hyper compétitif, donc on n’a pas le temps de dormir, c’est « City Never Sleeps », mais dans un autre sens.

GBHM : OK, merci Adam. Un dernier mot pour conclure ?

Adam : Eh bien, j’espère simplement que les gens apprécieront mon nouvel album et seront présents le 21 mai à la Maroquinerie pour me voir jouer sur scène. Merci à vous !


Propos recueillis par Arnold & Thomas et retranscrits par Greg @Actu-Loisirs.
Photos par LudoFJ.
Merci au CLINT pour l’accueil.